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Identifier les limites

Le jardin intérieur



Dans notre monde hyper connecté, la distance entre les esprits se rétrécit à chaque instant. Les frontières qui nous séparent s’effacent progressivement, donnant naissance à l’ère de l’hyper-réactivité. Plus nous devenons réactifs, moins nous parvenons à nous comprendre. Et si ce déclin alarmant de la communication productive n’était pas dû à notre degré de connexion les uns avec les autres, mais plutôt à notre déconnexion de nous-mêmes ?

 

La plupart d’entre nous ont du mal à identifier nos propres limites, sans parler de celles des autres. Nous n’en prenons généralement conscience qu’après que quelqu’un a traversé le nôtre ou que nous avons envahi les autres. Intrus, mais quoi ?

 

Quelle est cette mystérieuse démarcation qui délimite l’acceptable de l’inacceptable ?

Si les limites sont comme des limites de propriété, cela fait de nous tous propriétaires.

La question est : quelle propriété possédons-nous ?


À l’intérieur de nos limites de propriété se trouve l’espace où nous cultivons nos vies. Ce jardin intérieur est l’endroit où nous nous occupons de notre repos, de nos valeurs, de nos intentions, de nos objectifs, de nos idées, de nos croyances, de nos sentiments et de nos rêves. C’est de là que viennent toutes les choses que nous sommes capables d’apporter au monde. C’est le bien immobilier le plus précieux que nous ne posséderons jamais.

 

Malheureusement, la plupart d’entre nous n’ont jamais reçu le message indiquant que nous sommes jardiniers. Nous n’avons aucune idée de ce que nous sommes censés cultiver, ni comment, ni où, ni quand, ni même pourquoi.

Dans cette série d’articles, je me concentrerai sur l’une des compétences les plus importantes lorsqu’il s’agit d’entretenir notre jardin intérieur : apprendre comment et pourquoi le protéger.


Pourquoi les limites sont importantes?



Les limites : la différence entre « ce qui va » et « ce qui ne va pas ». Conceptuellement, il existe une ligne claire qui sépare les deux. En réalité, cette ligne est souvent presque invisible.

À quelle fréquence acceptons-nous des choses que nous ne voulons pas faire ? À quelle fréquence laissons-nous les choses glisser, encore et encore, pour éviter des problèmes ou des conflits ? Jusqu’où pouvons-nous nous plier pour nous sentir utiles ou aimés ? En d’autres termes, à quelle fréquence tolérons-nous des choses qui ne nous semblent pas acceptables ? Il y a de fortes chances que ce soit plus que ce que nous aimerions admettre.


Même si nous devons tous faire preuve de flexibilité et faire des compromis de temps en temps, plus nous passons de temps à ignorer nos limites, plus notre estime de soi devient compromise. Au fil du temps, nous risquons d’engourdir nos intuitions jusqu’à ce qu’il devienne difficile de savoir pourquoi nous ressentons ce que nous ressentons.

Lorsque nos frontières s’érodent et que nous perdons contact avec nos sentiments, nous perdons également contact avec nos besoins. Lorsque nous perdons contact avec nos besoins, nous ne pouvons pas les exprimer. Lorsque nous ne pouvons pas exprimer nos besoins, nous ne pouvons pas les satisfaire. Lorsque nos besoins ne sont pas satisfaits, nous souffrons, tout comme ceux qui nous entourent.


Le manque de soi nous amène à nous éloigner de notre jardin et à nous plonger dans un labyrinthe déstabilisant d’anxiété, de confusion, de frustration et de profond ressentiment. Des sentiments désorganisés peuvent commencer à refaire surface de diverses manières inappropriées, allant des déclencheurs capillaires à l'anxiété, en passant par la dépression, voire la maladie physique.

 

Lorsque notre capacité psychologique à distinguer le soi du non-soi est désactivée, cette déficience s'étendra forcément à notre physiologie également. La colère réprimée entraînera une immunité désordonnée. L’incapacité de traiter et d’exprimer efficacement ses sentiments et la tendance à répondre aux besoins des autres avant même de considérer les siens sont des tendances courantes chez les personnes qui développent une maladie chronique. Ces styles d’adaptation représentent un brouillage des frontières, une confusion entre soi et non-soi sur le plan psychologique. La même confusion s’ensuivra au niveau des cellules, des tissus et des organes du corps. Le système immunitaire devient trop confus pour se distinguer des autres ou trop handicapé pour se défendre contre le danger.


La santé de notre jardin intérieur détermine grandement la qualité de notre vie. Nos limites, à leur tour, assurent la santé de notre jardin. En d’autres termes, en apprenant à cultiver nos limites, nous apprenons à nous incarner pleinement.


Comment identifier vos limites?

Contrairement aux frontières physiques, les frontières intérieures sont aussi vivantes que le jardin qu’elles protègent. Ils peuvent être cultivés, haies, replantés, voire cueillis. Ils peuvent également être envahis par la végétation ou se déplacer lorsqu’on ne s’en occupe pas. Lorsque nos limites s’éloignent, notre jardin devient vulnérable. Tout est une question de conscience. Le problème est qu’on nous apprend rarement à identifier nos limites, et encore moins à en planter de nouvelles ou à entretenir celles qui existent déjà.

 

Comment pouvons-nous nous occuper de quelque chose que nous ne pouvons pas identifier ?

Lorsque nous n’identifions pas nos limites, elles ont tendance à nous donner une identité. Lorsque nous ne savons pas qu’une frontière existe, nous pouvons nous sentir aveuglés lorsqu’elle est franchie et nous avons tendance à mal réagir. Nos instincts cérébraux de lézard sont déclenchés : se battre, fuir, se figer.

 

Plus une frontière reste inidentifiée, plus nous continuons à incarner ce personnage réactionnaire « irritable » ou « anxieux » ou « déprimé » ou « en colère ». La clé pour éviter cela est de cultiver notre conscience de nos limites de propriété.

Nous avons chaque jour de nombreuses occasions de prendre conscience de nos limites inhérentes. Les exigences quotidiennes sondent constamment notre perception de ce qui est bien et de ce qui ne l’est pas. Prendre conscience de ces expériences et de ce qu’elles nous font ressentir nous permet de commencer à identifier nos limites. Ce mot, ce contact, ce ton, cette action, cette situation n’est pas acceptable. Identifier une frontière est la première étape pour en assumer la responsabilité.


Posséder votre propriété

Identifier nos limites commence par comprendre où les chercher. Nous n’avons pas besoin de chercher bien loin, car la seule propriété dont nous sommes responsables est la nôtre.

Nous sommes uniquement responsables de ce que nous pensons, faisons et ressentons. Nous ne sommes pas responsables – et nous ne pouvons pas non plus contrôler – de ce que les autres pensent, font et ressentent. Cela se produit sur leur propriété.

 

Par exemple, lorsque nous essayons d'assumer la responsabilité du bonheur des autres, nous nous sentons souvent confus, déçus et pleins de ressentiment lorsque nos efforts n'ont pas l'effet escompté. De même, lorsque nous essayons de rendre les autres responsables de notre bonheur, cela peut aussi nous laisser confus, déçus et pleins de ressentiment.

Plus nous nous concentrons sur la propriété des autres, plus la nôtre commence à se dégrader. Plus les nôtres commencent à se dégrader, moins nous disposons de ressources pour être un bon voisin, capable de contribuer à ceux qui nous entourent.

Pour être un bon voisin, vous ne vous concentrez pas sur la propriété de votre voisin, vous prenez soin de la vôtre. En prenant la responsabilité de votre jardin, vous élevez automatiquement tout le quartier.

 

Examinez le jardin



Une fois que nous incarnons notre rôle de propriétaire foncier, il est temps d’arpenter notre jardin. Les limites de notre jardin ne sont cependant pas visibles. Il faut s’appuyer sur nos autres sens pour retrouver ceux qui existent déjà, ainsi que ceux qu’il va falloir mettre en place. Notre principal sens pour localiser les limites sont nos émotions. Les émotions servent de système de sécurité interne. Lorsque quelqu’un ou quelque chose pénètre dans notre jardin, cela déclenche une réponse émotionnelle, généralement négative.

Parce que bon nombre de nos émotions négatives proviennent de violations de nos limites de propriété, un bon moyen d’identifier nos limites consiste à examiner l’état actuel de notre jardin et de celui du jardinier.


Quels sont les domaines les plus importants de votre vie ? Comment vont-ils? Vos relations ? Votre santé physique ou mentale ? Votre carrière? Que ressentez-vous à leur égard en ce moment ?

Pour faciliter les choses, examinez les zones d'émotions négatives ou lourdes, vos pensées et vos sentiments. Voyez si vous pouvez trouver des domaines dans votre vie qui semblent déséquilibrés, toxiques, envahis par la végétation ou flétris.

 

Ce n’est que lorsque nous avons identifié nos limites de propriété que nous pouvons commencer à les sécuriser. 

Pour cultiver son jardin intérieur, la jardinier doit veiller à developper certains engrais utiles:

retrouver une âme d’enfant, réapprendre à s’émerveiller, vivre la  joie de la rencontre, du partage et de la présence.


Prenez bien soin de vous et de votre jardin intérieur!


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